Nous avons emménagé à Nîmes en 1979. J'entrais en quatrième, et avais donc été inscrite un peu tard. Deux jours avant la rentrée, lettre de l'académie : Votre enfant ne pourra pas étudier l'anglais en deuxième langue, car il n'y a plus de places. Le russe est conseillé. Folle de rage, ma mère me traîne à l'académie et fulmine,vitupère, pleure même, en vain. Je suis morte de honte. La municipalité de Nîmes est alors communiste et sans doute, il fallait occuper les profs de russe.

Moi je dis Ca me plaît bien de faire du russe.
Et puis j'ai connu grâce à cette deuxième langue exotique mes amies Isabelle et Nathalie. J'étais éperdue d'admiration devant Isabelle, sa crinière rousse bouclée, sa salopette, sa famille bohème et musicienne de 4 enfants et son culot. Son père était prof de russe. Je n'en reviens toujours pas d'avoir été un temps sa grande amie, même si elle est oublieuse aujourd'hui.
L'anglais, je l'ai appris toute seule à cette époque, avec les paroles des Beatles, de Paul Simon, les films en VO. Et je me débrouille plutôt bien.
J'adore apprendre des langues.
J'avais donc raté la rentrée, j'étais dans un nouveau collège, le long couloir avec cette personne de l'administration du collège, et moi, sur l'estrade, présentée à tout le monde.
Partage